Coquines

Recueil de nouvelles
Auto-édition
2011
51 pages
Présentation
Trois nouvelles mettant en scène Arielle, une ado délurée qui joue de ses charmes. Et toutes les occasions sont bonnes pour les tester. Elle s’amuse à troubler son prof de maths, mais s’offusque de le voir chercher son plaisir ailleurs !
Elle s’amuse avec sa copine Magali, aussi délurée qu’elle, à jouer les vamps parmi les statues de cire du musée la nuit, quand seuls des yeux de verre peuvent les voir, mais immortalisent leurs performances en se prenant en photo !
Elle accompagne son oncle Paul au bal costumé, mais là, derrière les masques et les costumes échangés, qui peut savoir qui fait quoi à l’abri de son déguisement ?
Une deuxième série de textes est assemblée dans un autre recueil intitulé Mes plus belles nouvelles érotiques et comprend les trois dernières nouvelles :
- Tsunami
- Subliminal
- Ermeline et l’éthique érotique
L’idée est de les voir publier toutes les six par un éditeur sous le titre Coquines, en jouant sur le registre du cocktail Amour, humour et pagaille...
Extrait
Ça s’est décidé sur un coup de tête : se faire photographier avec des vedettes, pour épater la galerie. Faire croire aux copains qu’elles sont intimes – avec les vraies, naturellement, pas les potiches de cire !
- Je crève de chaud, fait Magali. J’enlève tout ça. Ce sera plus fun.
Et, joignant le geste à la parole, elle tombe la veste, déroule le long foulard de soie noire qui lui enserre le cou, enlève boléro, pull léger. Tout cela tombe à terre en un désordre coloré, qu’elle pousse du pied en riant. Ôte ses chaussures d’un geste leste. Ne reste plus qu’un mini top blanc dégageant ses épaules bronzées, plus bronzées encore dans la pénombre, et moulant son torse bien cambré. Suit le pantalon. Le string est si serré qu’il disparaît dans la fente, dégageant les fesses dans leur éclatante beauté. Elle passe la main dans sa tignasse ébouriffée, qu’elle coupe et coiffe elle-même pour plus d’originalité. Puis houspille Arielle :
- Allez, déshabille-toi ! Qu’on s’amuse ! Les muses au musée !
- Chiche ? fait la blonde avec un sourire coquin. Moi, j’enlève tout. Les muses, c’est tout nu ! Tout ou rien !
- Photos érotiques ?
- Avec les vedettes ! Et on les met sur Internet !
-Tu es folle ! On va nous reconnaître !
- On n’a qu’à se voiler la tête. Ni vu ni connu. Ça leur fera de la pub, aux vedettes. Tant qu’on parle d’eux, ils sont contents, ces gens-là ! Crois-moi, c’est encore plus fun que d’épater les copains. On en parlera dans les journaux et personne ne saura que c’est nous !
Revue de presse
Reflets Wallonie-Bruxelles
On s’en souvient, la poétesse belge Isabelle Fable avait déjà fait parler d’elle en 2008, lorsque son très beau recueil « Femmes en souffrance » s’était méritoirement vu octroyer le Prix Delaby-Mourmaux de l’A.E.B. La voici qui nous revient à présent dans un genre tout à fait différent, mais non moins séduisant, puisque « Coquines », son dernier opus, consiste cette fois… en un recueil de nouvelles érotiques ! Ce qui n’est pas tout à fait étonnant dans un sens, si l’on sait que l’auteure avait songé un temps à apporter sa contribution personnelle à « Fragments d’Eros », l’ouvrage collectif relevant du même genre littéraire et paru il y a peu aux Editions Novelas.
Si l’érotisme en littérature constitue aujourd’hui un genre particulièrement à la mode – autant chez les écrivaines que chez les écrivains d’ailleurs ! –, il s’enracine parfois dans un univers glauque où un culte inavoué de la perversité et du sadomasochisme tente de se donner un semblant de respectabilité par le biais de considérations pseudo-mystiques relevant davantage de la psychiatrie que de la littérature. Rien de tel heureusement dans l’ouvrage d’Isabelle Fable où, tout au contraire, le sexe frais et décomplexé voisine résolument avec l’humour, la fantaisie et la bonne humeur.
En 51 pages bien …troussées, le lecteur peut y suivre non sans délectation les aventures très corsées qu’y vit la jeune et troublante Arielle au cours de trois récits successifs intitulés « Cours de maths ou cours de langues ? », « Muses au musée » et « Boomerang ». Si la langue ( !) utilisée se veut résolument dépourvue d’apprêts et de fioritures lyriques – mais est-ce bien nécessaire dans ce domaine ? –, l’ensemble s’avère simple et agréable à lire, les trois nouvelles à la construction narrative très maîtrisée témoignant de surcroît d’un art consommé de la chute. Isabelle Fable y réussit l’exploit peu commun de cultiver l’audace du récit sans pour autant tomber dans le piège de la vulgarité. On accordera enfin une mention toute spéciale à la grande originalité des situations décrites, le genre érotique se prêtant hélas trop souvent à l’évocation de clichés plus ou moins ennuyeux à cet égard.
Bref, un petit livre particulièrement réussi, que l’on dévorera avec un plaisir non dissimulé… et auquel les lecteurs et lectrices attendront impatiemment une suite, tant l’auteure y fait montre d’un talent étonnant dans ce registre !
Louis Mathoux
Reflets Wallonie-Bruxelles
L’érotisme se porte bien de nos jours. A croire que tout auteur, même le plus sérieux, s’y laisse prendre... Pourquoi pas ? L’écriture offre aux fantasmes l’accueil le plus chaleureux et inoffensif qui soit. Isabelle Fable s’y coule à son tour, sans dissimuler son plaisir et sa manière, très féminine de voir les choses... et la chose. La femme s’amuse ici, se réjouit d’être si belle en son miroir ; l’homme n’attend pas le verdict de la glace, il la traverse sans se poser de question. C’est la transgression qui l’intéresse.
Ainsi, une jeune élève aguiche son professeur de mathématique en lui révélant du bout de ses crayons coquins les vraies formules secrètes d’une inconnue ; on la retrouve avec une amie, cachées, la nuit, dans le Musée Grévin, à s’offrir nues au cou des idoles de cire, qui en fondent d’aise... Au bal masqué enfin, la frivole Arielle trouve plus ardente qu’elle à séduire les hommes mûrs et bien mariés... On ne vous dit pas tout pour que vous puissiez imaginer et surtout savourer le reste... à belles dents, s’il vous en reste pour ce genre de craquantes sucreries...
Michel Ducobu
Inédit 251
Notre amie Isabelle Fable s’est amusée à trois nouvelles correspondant parfaitement au titre qu’elle a choisi pour l’ensemble : Coquines. Son érotisme m’a semblé un peu étrange. L’auteure, manifestement pour moi, ne prend pas ses "héroïnes" au sérieux. Du coup, elle exagère le trait, mais fort heureusement joue des situations imaginaires qu’elle décrit avec le sourire.
Si je dois préciser mon compliment, elle m’a fait penser à la fois à Alfred Jarry et à Pierre Louys, surtout à leurs livres bien connus des amateurs de plaisir. "Le surmâle" et "Les aventures du roi Pausole". Là aussi, c’est l’excès qui fait que l’on s’amuse.
En tenant compte que l’écriture est parfaite. Peut-être même l’auteure aurait-elle intérêt à s’amuser autant dans ses prochains livres.
Je me souviens de son premier roman, "Carambole du diable" (Inédit 172), plus "sérieux", qui m’avait bien plu. Les recueils suivants, du moins ceux que je connais, (Inédit 169 et 177), sont encore différents, mais je pense que l’on n’est jamais meilleur que dans le plaisir... d’écrire.
Paul Van Melle